lundi 27 juillet 2015

Natacha Atlas - Diaspora

Natacha Atlas - Diaspora
Nation Records / Beggars Banquet, 1995

Iskanderia
Leysh nat'arak
Diaspora
Yalla chant
Alhambra pt. 1
Duden
Feres
Fun does not exist
Dub yalil
Iskanderia (Atlas zamalek)
Diaspora (Ballon theatre mix)
Fun does not exist (Dolmus mix)



Au début des années 90, un groupe anglais nommé Transglobal Underground se faisait entendre dans les charts anglais avec sa musique électronique, mâtinée de dub et hip-hop fusionnée avec des musiques africaines, asiatiques, moyen-orientales, polynésiennes... Au sein de ce collectif qui apparaissait caché derrière des masques tribaux, une chanteuse/danseuse égypto-anglo-bruxelloise Natacha Atlas qui en devint l'égérie. Et peu de temps après (il y a donc 20 ans), naissait donc ce premier album solo, où celle-ci apparaît telle une Cléopâtre de l'âge d'or hollywoodien dans un décor de carton pâte. Album solo certes, mais en coopération étroite avec les membres de TGU, musiciens et co-auteurs de la plupart des morceaux. Cet album est donc en partie un prolongement de TGU, et il est clair que "Diaspora", "Duden" ou "Fun does not exist" auraient eu toute leur place sur un "Psychic karaoke" ou un "Dream of 100 nations". Ce qui n'est pas une critique.

Cet album chanté quasi-uniquement en arabe est donc un mélange là encore assez réussi et souvent entraînant de musique électronique et de musique moyen-orientale. Avec déjà des classiques de son répertoire, qui sonnent comme des évidences : le très dansant "Yalla chant" et "Leysh nat'arak" (appel à l'écoute mutuelle entre juifs et arabes).

L'album s'avère très varié, une certaine homogénéité n'empêche pas quelques surprises. La plus inattendue étant "Feres", qui sonne comme une chanson traditionnelle arabe, jouée avec un orchestre complet (cordes, oud, tablas, accordéon, piano) et qui s'intègre très bien dans cet ensemble. Quant au reste des morceaux, on notera le lent dub "Diaspora", le très efficace "Dub yalil" (gros son de basse, quelques notes d'accordéon et chant en gloire à un Très-Haut), "Duden" (où Natacha se fait plus discrète), ses choeurs synthétiques légèrement distordus, son beat hip-hop et son piano-house (un peu en arrière dans le mix... ça a pris un petit coup de vieux mais c'est pas grave). Sur "Fun does not exist", la chanteuse s'efface également presque devant l'ensemble de percussions tribales, flûte, notes continues et mélodies d'accordéons, n'intervenant qu'en milieu et en fin.

Mais sur ce titre, comme sur le reste de l'album, la voix est limpide, claire, nuancée, ne va jamais dans le volume inutile et ne donne jamais l'impression de forcer.

Un album bien troussé et efficace, qui se laisse toujours bien écouter.

Titres préférés : "Iskanderia", "Leysh nat'arak", "Yalla chant" (*), "Dub yalil"

(*) dans la playlist ci-dessous, en version remixée avec la participation de MC Kinky, qui chante en patois jamaicain !

samedi 25 juillet 2015

Neneh Cherry - Blank Project

Neneh Cherry - Blank project
Smalltown Supersound, 2014

Across the water
Blank project
Naked
Spit three times
Weightless
Cynical
422
Out of the black
Dossier
Everything

Dix-huit ans sans album solo... L'énergique jeune femme qui enflammait les ondes avec "Buffalo stance" ou "Manchild" (avec la collaboration de deux musiciens sur le point de se faire connaître sous le nom de Massive Attack) s'est faite très discrète dans les années 90 (hormis de rares tubes) et 2000, se concentrant essentiellement sur son rôle de maman... et aussi sur CirKus, avec notamment son mari et sa fille.

Ce retour inattendu est un travail en collaboration avec Ben et Tom Page (RocketNumberNine) et Kieran Hebden (Four Tet). Et point de tube taillé pour les FM, point de mélange pop/hip-hop dansant. Mais on a affaire à un disque pop/trip-hop électronique aux arrangements dépouillés. Le titre d'ouverture en est l'exemple le plus marquant, seule un rythme lent et simple soutenant la voix de Neneh, toujours limpide tout au long de l'album.

Et même si on ne retrouvera plus cette aridité par la suite  du côté de beats électroniques souvent bien plus construits, on se départira jamais de cette impression de minimalisme, qui ne fait qu'accentuer les moments d'accélération (la basse distordue, les roulements à la batterie et bruitages de "Blank project" ou "Cynical" avec un refrain dans les aigus limpides), les moments plus mélodiques (les quelques nappes de synthé sur "Naked",  ou les lents et plus sombres "Spit three times" ou "422").

"Out of the black" (en duo avec Robyn), "Weightless" ou "Dossier" ont beau sonner plus pop ou plus rock indé, on ne peut guère parler de réelle accessibilité immédiate ; ils s'intègrent parfaitement à un ensemble globalement intimiste, où voix et instrumentation s'équilibrent très bien sans se manger l'un l'autre, où l'inattendu ne s'encombre pas d'expérimentations hasardeuses mais se place tout en subtilité.

Un très beau retour que cet album, qui prend le temps pour se faire apprécier dans toute sa quintessence. Puisse Neneh Cherry ne pas attendre aussi longtemps pour nous faire plaisir à nouveau.

Titres préférés : "Blank project", "Naked", "Spit three times", "Cynical".
Quelques extraits ici :

jeudi 16 juillet 2015

Blablatise

Amateurs de mélancolie poétique et décalée, voici un blog original mené par une charmante jeune personne que je vous invite à découvrir :

http://blablatise.eklablog.com

Ainsi que sa page Facebook toute récente :

https://www.facebook.com/blablatise

Images, écrits et goûts musicaux sûrs. Belle continuation, mademoiselle.